mardi 27 mars 2007

Trois chiliennes et une turque


Petit tour par les tourterelles, et pour commencer, une roucoulade à quatre ailes par ici et ...

(Pour vous mettre dans l'atmosphère sonore des villes chiliennes, allumez vos hauts-parleurs et cliquez sur les liens en bleu !)

Hola...
¿Hablamos un poco de tórtolas ? Ya se pueden escuchar unos cantos que tal vez ya conocen, con las palabras azules "ici" y "là" un poco mas arriba ...


Pour le concert d'entrée, une chanteuse de charme, qui se maquille outrageusement les yeux pour avoir toujours la pupille au firmament... C'est une péruvienne dans l'âme, qui abonde au nord du Chili et s'en vient gagner les terres du sud ; sa voix est inoubliable, et curieusement, elle me passa totalement inaperçue en 2004, lors de mon premier périple à la Serena... Serait-elle arrivée dans mon sillage ?

Sa grande taille et les taches blanches des ailes, surtout visibles au vol, lui valent son nom chilien de "pigeon à ailes blanches" (paloma de alas blancas), mais elle s'appelle ailleurs tourterelle côtière, tourterelle du Pacifique, tourterelle mélodieuse ; elle est encore "cuculi" pour les Péruviens et Zenaida meloda pour les scientifiques... Il faut être à bonne lumière et à faible distance pour repérer à coup sûr l'oeil cerclé de bleu, comme ici dans les jardins de l'université de la Serena....

Primera cantante, la "cuculi" de los vecinos peruanos, es decir la paloma de alas blancas (Zenaida meloda). Por algo se llama asi : se ven muy bien los adornos blancos de las alas cuando ella se va a jugar con el viento, todavía mas que los ojos tan azules como pintados. Parece que tuve demasiado distracción en 2004, porque no me fije en su canto aunque sea inolvidable ; ¿ también puede ser que llego esa paloma detras de mis pasos ? Dicen que esta alargando su zona de repartición al sur...

Plus modeste, mais coquette aussi, des paillettes brillantes dans le cou et quelques gouttelettes noires de vernis mat sur l'aile, j'ai nommé la tourterelle oreillarde (Zenaida auriculata)... En fait au Chili, elle est simplement la "tórtola", la tourterelle. Son chant est très tristounet et beaucoup plus discret que celui de ses cousines ; je n'en ai pas trouvé d'enregistrement. Elle aussi fréquente assidument les rangs de l'université : c'est bien normal, les tourterelles aiment la culture.

Mas discreta y pequeña, la tórtola (Zenaida auriculata) esta vanidosa también : se pone lentejuelas brillantes en el cuello y gotitas de lustre negro en la ala. Tiene canto triste y bajo que no pude encontrar en la red. Tan como la primera, saqué la foto en la Colina, Universidad de La Serena.


Un clin d'oeil et un petit coucou du petit lutin de la catégorie, une demi-portion de pigeon, au chant simplissime (le deuxième enregistrement là-haut, et un des premiers chants que j'ai su reconnaitre au Chili !). La colombe picui (Columbina picui), ou "tortolita cuyana", a aussi ses parures : bracelets blancs et noirs sur l'aile, petit trait de maquillage entre oeil et bec... La photo est prise dans le petit village paisible d'El Molle, où prospéraient les colombes...

un ¡ hola ! y un pestañeo de una chiquita de la familia, la tortolita cuyana (Columbina picui), una mitad de paloma con brazaletes blancos y negros, y de canto muy sencillo (el segundo registrado mas arriba). La foto esta del Molle.


Retour en France (bientôt au Chili ?) pour une élégante au collier noir, une conquistador sans pareille, arrivée par la ligne des Vosges en 1950... Son chant résonnait pour moi comme celui des vacances à Mazerolles, dans le secteur bisontin ; et puis un beau matin, au milieu des années 1990, mon frère Gaël a entendu la tourterelle turque aux Arces, évènement insolite alors, à 1000 mètres d'altitude... Et cette année, elle y chantait sans relâche en décembre et janvier !!

Ahora en Francia, pero la tórtola turca (Streptopelia decaocto) ; mucho mas que la paloma de alas blancas, esta cortesana de collar negro es una conquistadora : llego a Francia en el año 1950, y ahora esta de todos lados, aun en las alturas donde se puede ahora escuchar en diciembre o enero ... Hasta luego.

à bientôt !

lundi 26 mars 2007

gui ou chatouille?

C'est pareil, parce que qui lit gui lit chatouille. :-)

Alors, voilà, quand j'ai parlé de la loranthacée chilienne qui pousse sur les cactus, je me suis rendu compte que je n'avais quasiment aucune photo de gui (la seule espèce française de la famille !) pour illustrer mon article. Et bien j'y ai remédié un peu dimanche à Osselle ; comme dit Antoine, mieux vaut le gui tard que jamais.

Hola... Hablé hace poco tiempo del muérdago, única planta francesa de la familia del quintral, pero me faltaba unas fotos para ilustrar ... Tuve la suerte de sacar fotos el domingo pasado ; no es tan dificil, esta parasita esta muy comuna, pero es interesante en marzo porque se ven las frutas y las flores...

Et bien d'abord, on le voit ici, ce n'est pas l'apanage des fruitiers, le gui ! niet ! Et même un grand arbre des rives peut "plier" sous son poids.

Aquí no se ve el muérdago en los manzanos de la huerta, pero en los alamos de la orilla del Rio Doubs.

Au mois de mars, le gui, bol pour moi, est en fruits (ci-dessus les fameuses petites boules blanches, régals de grives draines, à l'intérieur de la boule verte) et en fleurs (ci-dessous, le genre de détail sur lequel je ne m'étais jamais fixé ...) !

El muérdago hace bollas en las ramas, que debilitan el arbol hasta matarlo al final ; las frutas son bayas blancas viscosas, que se comen los zorzales charlos (Turdus viscivorus, es decir que se come muérdago !), diseminándolas. Recién descubri como son las flores, muy discretas...

Fascinant, non ? Et ben non, je ne suis pas le seul à me poser ces questions... Allons bon ! le gui, luxe de botaniste ? il a déjà ses paparazzi !

Aqui esta mi cuñado Michel sacando fotos de las flores en una ramilla ! el muérdago tiene tambien sus paparazzi !

vendredi 23 mars 2007

Retour à Hautepierre...

Il était une fois un grand bonhomme de rocher, le nez aux vents, qui portait de coquettes fleurs jaunes dans ses cheveux bleutés... Les petits lutins humains complétaient sa coiffe du dimanche, grimpaient en grappes bavardes le long de son cou et se penchaient crânement au rebord de son front. Loue y'es-tu ?
D'autres, plus morpions que poux, s'agrippaient même à ses joues et se jouaient du joug de la pesanteur, au grand dam des lutins à plumes...

Arriba del Valle del río Loue se eriza un cerro orgulloso, cual tiene flores amarillas como cintas en el pelo. Los duendecillos humanos pasean el dia domingo sobre su cuello y se atreven a colgar la vista bajo su frente vertiginosa. Hay hasta gente que trepan sobre las mejillas del cerro, molestando los pájaros de roca.


Voici les tempes argentées du bonhomme de pierres au premier soleil de mars, lorsque cessent les petites tortures de l'hiver et sortent les petites tortues du printemps... Les épis bleuâtres au dessus de ce front dégarni sont ceux de la seslérie bleuâtre, souvent éclaircie d'une belle poudreuse d'étamines.

Las gramíneas color ceniza, con polvo amarillo de estambre, se llaman Sesleria caerulea y las joyas amarillas, de hojas cinceladas con finura, son las Draba aizoides... Hasta luego !


Et les petits caprices frivoles du rocher, ces paillettes d'or aux feuilles finement ciselées, les lutins à quatre pattes les ont appelées draves faux aïzoon...

vendredi 16 mars 2007

le gui des cactus !

Champvans, Jura, été 2001... Image familière d'un coin de verger abandonné, où le gui est tombé dans les pommiers... Photo de famille d'un parasite prospère, à une époque où j'arpentais les vergers dans la région doloise pour mon DEA, comptant et différenciant chaque fruitier (les pommiers ne comptant pas pour des pruniers) sous l'oeil méfiant des bouilleurs de cru clandestins...

Francia, provincia del Jura en los alrededores de Dole, verano 2001... Estaba por el año del "DEA" y aquí estaba mi terreno ; tenia que estudiar las huertas familiares. La foto muestra unos ciruelos y un manzano viejo y insano, lleno de muérdago (Viscum album), una planta parásita de la familia "Loranthaceae" bien conocida de los jardineros...


Changement de décor, cinq ans et demi plus tard et un continent et demi plus loin... Nous sommes sur un versant abrupt et aride de la précordillère, dans la quatrième région chilienne, au dessus du petit village d'El Molle. Courage, les chèvres !

Cambio de ambiente, de continente y de época... Después de cinco años y algo, estamos con Carolina en la cuaterna región chilena, pueblo del Molle (pero son cabras en la foto, y no nosotros :-))

Ce cactus dont les aiguilles tiennent en respect ma tricoteuse de soeur Anne, qui sait à quel point il est important de protéger ses arrières, s'appelle Eulychnia acida (merci Jean-Yves !). C'est en fait le fameux copao , fruit typique de la vallée de l'Elqui, et aussi base de fabrication de bâtons de pluie... sans doute comme celui de ce curieux personnage de Monte Grande.

Este quisco con agujas grandes, lo dicen copao o ácido, y el nombre científico es Eulychnia acida. Es típico del valle del Elqui : se venden por ejemplo las frutas para los turistas en el embalse Puclaro... También se usan las cañas secas para hacer "palos de lluvia", tan como - creo - el de este hombre de Monte Grande.

Mais revenons à nos chèvres et à nos cactus ! Bon, en débutant peu au jus des fleurs de cactacées, je me suis fait avoir en croyant prendre en photo les curieuses fleurs rouges de notre copao... Rien à voir avec celles-ci !

¿Pero porque hablé del muérdago ? por que esta de la misma familia que lo quintral (Phrygilanthus aphyllus), esta flor roja parásita , que al principio creía la propia flor del quisco. Hasta luego !



En fait, ces fleurs sont celles d'un parasite à "suçoirs", le "quintral" Phrygilanthus aphyllus, qui comme le gui, appartient à la famille des loranthacées ! Voilà, une histoire de gui rouge, ça ne manque pas de piquant et ce n'est pas de la guimauve !

Luc

dimanche 11 mars 2007

Quand les punaises se mettent au vert

Bonjour à tous !

Petite devinette... Quels est la différence entre ces trois insectes punaisés sur le tableau ci-dessous ?

Hola ! Que creen que tienen en común esos tres bichos ?


Et bien, l'astuce c'est que si la différence parait de taille (ce qui n'est pas faux non plus), elle est surtout d'âge... Les punaises, qui appartiennent à l'ordre des hétéroptères (anciennement regroupées avec les homoptères - cigales, cicadelles et pucerons - dans l'ordre des hémiptères), ont des larves relativement ressemblantes aux adultes... en cela qu'elles ont une forme de punaises, six belles pattes, etc... Cependant, elles n'ont pas encore des ailes développées et ont souvent une couleur toute différente. Il y a 5 stades larvaires. L'illustration avec Nezara viridula...

Son de la misma especie pero no tienen la misma edad ! Los chinches pertenecen al orden "Heteroptera", antes colocado con "Homoptera" (es decir cigarras y pulgones) en el orden "Hemiptera" ; pasan por 5 estados ninfales parecidos a adultos, pero de color diferente y sin alas ... Por ejemplo, el chinche verde del campo (Nezara viridula)...

Les photos du haut sont prises dans les parterres fleuris du parc de la gare de Besançon, au mois d'octobre. Elles correspondent respectivement au deuxième et au cinquième stade larvaire , comme me l'a démontré un homme fort d'un forum. Pour le petit montage final, avec deux vues du même animal, c'est Carito qui a pris les photos ... à la Serena, elle aussi qui a trouvé son petit nom et m'a concocté tout un petit dossier d'enquête ! Il faut rester prudents, parce que c'est souvent difficile, voire impossible, de déterminer avec certitude des insectes sur internet ; mais il semble quand même très plausible qu'on ait affaire à l'adulte de la même espèce cosmopolite !

Las dos fotos arriba son de larvas (estadios 2 y 5) y las hice en un jardín ciudadano de Besançon. El adulto, fue Carito quien saco las fotos en la Serena, y quien hice una investigación para encontrar la especie y su modo de vida. Aunque hay que quedar prudente con determinar
insectos en Internet, parece tratarse de la misma especie en el otro lado del mundo !

D'après le dossier de Carolina et quelques témoignages sur le forum insectes, attention, notre bestiole n'est pas amie des tomates et du jardinier. Elle se nourrit de la sève des feuilles et du jus des fruits, et sa salive peut causer des dégats aux tissus végétaux...
Punaise !

Ese bicho no parece el mejor amigo de las tomates y del jardinero : succiona savia o jugos, de las hojas y frutos respectivamente, y inyecta también saliva que causa severo daño a los tejidos. Hasta luego !

A plus !



jeudi 8 mars 2007

Spécial Antoine : el misterio de tuna y tuna

Bonjour !

un traducteur en ligne qui parle aussi bien de vagabondage et de figuier... Barbarie ! Mais Carolina m'a apporté hier la réponse pile attendue (et non l'arrêt Ponce Pilate rendu).

A gauche : "tuna" habillé en corneille (Luc, juillet 2006)
A droite : tunas habillées en corbeille (Carolina, mars 2007)








































Le "tuna" est un étudiant musicien en habit qui donne des petits concerts en ville (j'espère que Carito pourra nous en dire plus), mais la tuna c'est aussi le figuier de Barbarie, dont voici quelques fruits ramenés de la campagne jusqu'à la Serena !

A ne pas confondre avec le copao, fruit d'autres cactacées, et moins rempli de pépins ! Ici pris en photo au village d'El Molle au premier jour de février.



Aqui se habla de las diferencias entre tuna estudiantin, y las frutas de Cactacea : tuna :-) y copao.

A bientôt !

Luc

lundi 5 mars 2007

el condor ? pas ça...

La Serena, au plein coeur de la cité, et plus précisément sur la place centrale, la plaza de armas bordée des bâtiments les plus prestigieux de la ville bourgeoise. Tout le monde s'affaire à faire ou ne rien faire, mais l'endroit respire l'animation (vous ne me croyez pas ? cliquez sur le petit montage photos !).

Tal vez ya conocen a la animación de una plaza de armas chilena, o mejor a la plaza de arma serenense... Asi el juego de fotos arriba podria ser algo bien conocido ...


Là, c'est la cathédrale, qui ne peut être qu'ici, et au dessus, ce petit point noir... oui ! C'est lui ! le condor ? non ! rendors-toi... c'est un simple vautour moins massif et moins montagne...

Pero paseando calle Cordovez con Los Carrera, ya tuvieron el tiempo de mirar quien los esta contemplando desde la punta de la catedral ?


J'ai lu quelque part qu'il s'agissait des urubus, mais c'est un nom d'hurluberlu, ici on dit "jote", prononcez roter... en raclant la gorge. Il y a deux espèces, le tête rouge, et le tête noire... à quoi on les reconnait ? ci-dessus, c'est ? c'est? et oui, le tête rouge bien sûr, c'est dire qu'au vol ou de loin vaut mieux laisser la tête au vestiaire et se concentrer sur les ailes. Montrez aile blanche, amigos...

El jote por supuesto ! un animal muy exótico por un francés como yo... Son dos especies, el jote de cabeza colorada, y el de cabeza negra, pero hay que observar las alas para reconocerlos con mas seguridad...


Ah, c'est pas joli joli d'aller à vêpres sans se laver les plumes... Enfin, en tout cas, vous blanchissez la croix, c'est déjà pas si mal !

Le tête noire est un peu plus petit, beaucoup moins commun, même si il m'est arrivé d'en apercevoir... Tout le dessous de l'aile est bien noir, sauf les plumes de l'extrémité (les mains, quoi !), qui sont très claires et contrastent fortement.

El de cabeza negra, lo veo escasamente ; tiene solamente la punta de la ala blanca, pero mas nitida que las alas "sucias" del jote común. Hasta luego !

A bientôt !

Luc

samedi 3 mars 2007

Les derniers hommes des neiges

Bonjour, avant de me lancer dans quelque chronique chilienne, je voulais vous présenter quelques images de Gustavo, le dernier homme des neiges, et de ses discrets et anonymes amis...

Hola, hola... luego voy a hablar de Chile, pero antes queria presentar unas fotos de Gustave, el ultimo hombre de nieve, y tambien de sus pequeños amigos, que solamente el ojo mas despierto podra encontrar...


Ci-dessus : une fée s'est penchée pour façonner Gustavo del Monte de Oro, quatorzième du nom, tiré d'un bas-côté plus gris que blanc, déliquescent mais courageux, au sourire de fleurs précoces et à la coiffe de chez Mouss'tifs, à la redingote noisette et fraise et au sourcil broussailleux... Gustave du Mont d'Or nacio al lado de un camino de una nieve derritiendo por los golpes del sol, con la ayuda de una linda hada del sur... Su sonrisa es de flores de primavera precoz, sus botones de avelanas y hojas de frutilla del bosque, su pelo de musgos.


Document exceptionnel : un enfant des neiges, surpris par une avalanche volcanique pétrifiante (dite lave à langes), a été retrouvé fossilisé sur la commune de Longevilles-Mont d'Or (collection privée). Niño de nieve fósil, un descubrimiento muy importante por la ciencia.

Lutin des neiges coiffé des nues... El duendecillo de nieve tiene pelo de nubes.