Il y eut une fois, il y a de cela bien bien des mois, une sérénade chantant les tunas, puis un conte aux louanges du rouge quintral, curieux parasite que l'on voit seul en fleurs pendant l'été chilien sur les grands copaos, qui font alors l'offrande de leurs fruits juteux et acidulés...
Mais vous m'oterez une épine du pied en acceptant d'entendre parler encore un peu cactus, ce qui n'a rien d'anormal quand on évoque un lieu magique où les haies ne sont pas de thuyas...
Cette fois, avec la complicité de Jean-Yves, qui m'a permis de lui donner un nom plus conventionnel, je vous parlerai du "chupapoto" alias "gatito" alias Cumulopuntia sphaerica.
En voilà un petit morceau, que j'ai photographié après l'avoir précautionneusement retiré de ma cheville...
Il me faut bien sûr préciser le sens des appellations locales, qui ne manquent pas de piquant (facile, oui). Ma belle-mère Anita, qui ne s'en fait pas de coussins [je crois me rappeler que coussin de belle mère est le surnom perfide donné à un cactus !], m'a raconté une anecdote amusante à ce sujet. En visite à la campagne, on l'a mise en garde de faire attention aux nombreux "gatitos" ; en chilien, gatito veut aussi dire petit chat, ce qui a laissé perplexe belle-maman avant de comprendre (peut-être à ses dépends !) qu'il ne s'agissait pas de petits félins attendrissants...
Comme on le devine sur la photo suivante, les différents éléments du cactus (comment dire du point de vue botanique ? je sèche) sont très faiblement soudés entre eux et voyagent volontiers au passage des humains et des animaux. Une stratégie de dispersion par bouturage ?? Plus douloureux en tout cas que le colportage des graines de bident, de bardane, d'aigremoine ou de gaillet gratteron !
Quant au terme chupapoto, et non chupupato Jean-Yves (ce qui voudrait approximativement dire lèche-canard), il a la même signification qu'un terme familier français désignant avec mépris les individus prompts à flatter leur supérieurs hiérarchiques (et ne se limitant pas à lécher leurs bottes) ! Tout ça pour rappeler qu'il vaut mieux regarder où l'on s'assied au Chili !
L'avantage d'être au Chili au printemps (octobre-novembre disons), c'est de pouvoir voir de nombreux cactus (entre autres) en fleurs. Voici donc pour finir celle de notre chaton prompt à se frotter dans les pattes (et qui s'y frotte...).
jeudi 15 janvier 2009
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5 commentaires:
Dans le même genre, en arizona, on trouve les "jumping chollas" (Cylindropuntia fulgida), qui se détachent aussi très facilement et donnent donc l'impression qu'ils nous sautent dessus.
http://www.jumpingchollajigs.com/reports/cholla1.jpg
Cholla au mexique voudrait dire "tête".
Si j'ai bien compris, ces chupapotos sont suspects !!!
A.B.
Salut les amoureux
Mille excuses pour le lêche-canard...
Les cactées (dans leur immense majorité) sont privées de feuilles, et sont réduites à leur tige ! Chez les petites oponces comme ce fameux chipolata qui nous réunit, les articles (chaque élément arrondi) sont en effet "fragiles" et prompts à se détacher. Ils tombent au sol (par exemple au cours d'un orage) et s'enracinent spontanément, ou alors ils sont bousculés par un animal et se fixent sur la peau (aiguillons extrêmement acérés et qui rentrent "tout seul") ou dans la fourrure. L'animal s'en débarrasse plus loin, et la plante de nouveau peut prendre racine : ce phénomène de bouturage (ou de graines, comme tu l'indiques pour les bidents...) avec transport involontaire se nomme la zoochorie...
La plante n'a pas de cerveau,l'animpal ne s'apperçoit de rien (ou presque), et ça marche quand même !
Cordialement
Jean-Yves
Merci Jean-Yves pour ce petit cours de botanique ! Je me doutais de la zoochorie, mais une piqure de rappel ne fait pas de mal !
Et le "chupa-media" c'est quoi comme animal ?
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